Collaboration des communautés à la protection des Parcs Nationaux : Renforcement des capacités en matière d’écotourisme dans la région orientale de la République démocratique du Congo
Il reste peu d’endroits sur Terre où l’on peut encore voir la plus grande des quatre sous-espèces de gorilles, le Gorille des plaines orientales, dans son habitat naturel. Avec moins de 4000 individus à l’état sauvage, ces gorilles sont considérés comme un espèce en grand danger d’extinction, et ne se trouvent aujourd’hui que dans la partie Est de la République démocratique du Congo. Le Parc National Kahuzi-Biega, site classé patrimoine mondial par l’UNESCO, situé à l’Ouest du Lac Kivu, en abrite l’une des dernières populations.
Une mère gorille avec son bébé dans le parc national de Kahuzi Biega, où grâce aux gardes et au personnel du parc, les populations de gorilles ont augmenté. Photo par Eva McNamara, Programmes internationaux du Service forestier des États-Unis
Pour Gloria Mwenge Bitomwa, responsable du tourisme dans le Kahuzi-Biega, qui travaille en étroite collaboration avec l’Institut congolais pour la conservation de la nature (ICCN), attirer davantage de touristes pour leur procurer une expérience unique d’observation de ces animaux extraordinaires est un défi permanent. Malgré les ressources limitées, Gloria consacre tous ces efforts à aider le personnel du parc pour qu’il soit en mesure d’offrir la meilleure expérience aux visiteurs tout en augmentant la rentabilité du parc, de façon à poursuivre leur mission de conservation et de protection de la faune et de la flore de cet endroit unique.
Le Service forestier des États-Unis, en partenariat avec la Wildlife Conservation Society et avec le soutien du Programme régional de l’agence USAID pour l’environnement en Afrique centrale, s’est associé au Parc National Kahuzi-Biega pour renforcer les compétences de gestion du personnel du parc et élargir l’offre écotouristique à travers des formations de guides forestiers, de construction et maintenance de chemins, d’observation ornithologique et de campagnes de communication à travers les réseaux sociaux et le design web. Le partenariat a également permis de doter les éco-gardes forestiers de bottes, lampes-torches, équipements anti-pluie et sac-à-dos pour faciliter les patrouilles anti-braconnage, et d’organiser des visites du personnel dans d’autres parcs de la région pour apprendre des expériences des autres.
Gloria Bitomwa guide l’Expert en chemins de randonnée du Service forestier des États-Unis, Matthew Woodson, sur le sentier du mont Kahuzi. Améliorer la qualité des chemins de randonnée aidera à diversifier l’offre du parc et à attirer davantage de revenus touristiques. Photo d’Olivia Freeman, Programmes internationaux du Service forestier des États-Unis
L’inestimable leçon que Gloria a tiré de sa visite au Parc National de Nyungwe, au Rwanda voisin, concerne la valeur ajoutée de faire participer et d’intéresser les communautés locales aux activités de tourisme et de conservation. Le Kahuzi-Biega a beau être désigné comme aire protégée, des communautés vivent encore à l’intérieur et autour du parc, qui dépendent pour leur subsistance de la forêt et des ressources qu’elle offre. « Le jour de mon arrivée à Nyungwe, les femmes de la communauté locale ont réalisé une présentation culturelle de danse ; il a été intéressant de constater qu’elles comprenaient l’importance du tourisme comme source de revenus durables. Elles y trouvaient une bonne raison de contribuer à la protection et à la conservation de cette aire protégée ». Cet échange avec Nyungwe a donné à Gloria et aux autres employés du Kahuzi-Biega qui s’étaient déplacés, l’occasion de voir les communautés riveraines comme des collaborateurs et des bénéficiaires, ce qui a conduit à la signature de contrats entre le Kahuzi-Biega et les communautés proches, pour aider à l’entretien et à la création de nouveaux sentiers, en générant ainsi des emplois locaux.
Pour Gloria, le Parc National de Kahuzi-Biega a un radieux avenir devant lui. « Nous sommes confiants qu’un jour le Kahuzi-Biega sera connu comme l’une des meilleures destinations de l’Est africain », affirme-t-elle. Pour l’instant, le soutien des partenaires nationaux et internationaux à ce type d’initiatives de renforcement des capacités est un élément crucial pour garantir que cette portion unique du continent africain puisse à nouveau être reconnue comme une destination touristique de renommée mondiale, et que les parcs comme le Kahuzi-Biega soient en mesure d’atteindre leurs objectifs de conservation tout en jouissant d’une autonomie financière.
Les guides apprennent à utiliser les jumelles lors d’une formation sur le guidage pour l’observation des oiseaux qui s’est tenue en mai 2018. Photo d’Olivia Freeman, Programmes internationaux du Service forestier des États-Unis
Le Programme régional d’USAID pour l’environnement en Afrique centrale travaille depuis 1995 à renforcer la protection et la conservation des forêts et de la biodiversité dans la région. Renforcer les capacités du personnel des parcs nationaux dans une optique d’écotourisme améliore l’expérience des visiteurs et crée des opportunités économiques pour les communautés voisines, tout en mettant le parc sur la voie de la stabilité financière à long terme. En tant que partenaire de mise en œuvre, le Service forestier des États-Unis s’associe aux parcs nationaux de la région pour soutenir les efforts de conservation ainsi qu’un développement économique durable axé sur les communautés.




