Le Parc national de Kahuzi Biega accueille des tour-opérateurs régionaux pour améliorer sa visibilité
Avec de magnifiques panoramas, des cascades à couper le souffle et la chance d’observer une famille de gorilles des plaines orientales –espèce en voie de disparition– dans son habitat naturel, le Parc national de Kahuzi Biega, en République démocratique du Congo, rassemble tous les éléments d’une attraction touristique à grand succès, pourtant il ne reçoit que quelques milliers de visiteurs par an. Des initiatives d’écotourisme connaissent un succès impressionnant de l’autre côté de la frontière, en Ouganda ou au Rwanda, où les touristes déboursent de grandes quantités d’argent pour profiter de randonnées les menant aux gorilles ou aux chimpanzés ; mais la plupart des parcs nationaux en RDC ne sont pas encore parvenus à atteindre le niveau de réussite d’autres attractions similaires dans la région.
À gauche: Un Gorille de Grauer mâle dans le Parc national de Kahuzi Biega se nourrit en observant les touristes. Photo : Eva McNamara, Programmes internationaux du Service forestier des États-Unis. À droite: Des tour-opérateurs débutent leur randonnée avec des guides du parc ayant une grande habileté pour repérer les familles de gorilles dans les denses broussailles. Photo: Alyssa Dongo, Programmes internationaux du Service forestier des États-Unis.
Afin d’aider le parc à augmenter son nombre de visiteurs, le Service forestier des États-Unis a organisé en décembre dernier, dans le cadre du Programme régional pour l’environnement en Afrique centrale de l’agence USAID, et en partenariat avec la Société pour la conservation de la vie sauvage, un événement visant à accueillir dans ce recoin exceptionnel du pays une vingtaine de tour-opérateurs régionaux de la RDC, du Burundi, du Rwanda et d’Ouganda. Une partie du défi que l’industrie du tourisme de la RDC doit affronter est que très peu d’agences de voyage proposent des excursions dans le pays. Les touristes sont donc limités dans ce qu’ils peuvent voir et visiter. Pour développer des voyages organisés, les tour-opérateurs doivent pouvoir proposer différents types d’activité, recommander des hébergements adaptés aux différents budgets et besoins des visiteurs, et être en mesure de s’assurer que ces derniers soient bien préparés pour leur séjour. Inviter ainsi des tour-opérateurs à visiter le parc et leur fournir toute l’information dont ils ont besoin est la première étape dans la conception et la promotion de nouveaux tours guidés dans le parc et ses alentours.
Durant trois jours, les tour-opérateurs ont pu effectuer des randonnées pour observer les gorilles et se rendre auprès de l’une des plus impressionnantes cascades du parc, visiter des campements et hébergements récemment construits, et visiter un sanctuaire de primates qui donne refuge aux chimpanzés et autres singes rescapés du trafic d’espèces sauvages. Une visite culturelle à la Cour royale de Kabaré a été autorisée afin que les tour-opérateurs puissent en apprendre davantage sur l’histoire du royaume et profiter d’un vibrant spectacle de danse du peuple Bushi.
Les Bushi accueillent les tour-opérateurs dans la Cour royale de Kabare avec un spectacle de danse traditionnelle sous un soleil éclatant. Photo: Alyssa Dongo, Programmes internationaux du Service forestier des États-Unis.
Lors de la dernière journée, les tour-opérateurs ont effectué une visite guidée de Bukavu, une cité voisine nichée sur les rives du lac Kivu. Ils ont pu découvrir l’histoire de la ville en se rendant sur différents sites d’intérêt, comme la cathédrale et d’autres monuments. Ils ont également visité différents hôtels afin de mieux répondre aux besoins et aux intérêts des visiteurs potentiels.
Étant donné que l’infrastructure touristique de la RDC est en cours de développement, compter sur des programmes de voyage organisés par des professionnels du secteur dûment renseignés sur les coutumes et politiques locales peut faire toute la différence pour les éventuels touristes qui envisagent un séjour dans ce magnifique endroit de la planète. La coordination avec le parc est très importante dans ce processus. En effet, inviter ces agents touristiques et les guider dans leur découverte de la région et de ses attractions constitue un pas décisif pour le Parc de Kahuzi Biega dans ses efforts pour augmenter le nombre de visiteurs chaque année.
Bukavu est une ville pittoresque sur les berges du lac et située à environ une heure du parc. Photo: Alyssa Dongo, Programmes internationaux du Service forestier des États-Unis.
Conclure de fructueux partenariats entre les opérateurs et le parc peuvent certes attirer plus de visiteurs dans le Parc de Kahuzi Biega, mais aussi permettront surtout au parc de devenir financièrement autonome. Depuis quelques années, le Parc de Kahuzi Biega, avec le soutien de nombreux partenaires, a réussi à augmenter le nombre de gorilles des plaines orientales résidant dans le parc, et ce malgré une affluence de touristes plus faible que dans d’autres parcs de la région. Une hausse du nombre de visiteurs pourrait assurer un revenu plus stable pour le parc tout en stimulant davantage la prise de conscience concernant l’importance écologique et historique de cette zone géographique.
Des programmes de ce genre sont essentiels pour créer des flux durables de revenus permettant aux parcs et aux communautés locales de développer et de conserver leurs forêts. Les Programmes internationaux du Service forestier des États-Unis voient l’écotourisme comme une excellente opportunité de développement économique pour les pays d’Afrique centrale et continuera de soutenir tous ceux qui œuvrent pour la conservation et la protection des parcs, des forêts et de la vie sauvage dans la région.




