Comptabiliser le carbone terrestre pour protéger les forêts du bassin du Congo
La forêt du bassin du Congo est la deuxième plus grande étendue forestière tropicale humide au monde, couvrant neuf pays d’Afrique centrale. La protection de ces forêts est essentielle dans la lutte contre les effets des changements climatiques puisque les forêts tropicales humides absorbent et stockent d’immenses quantités de carbone.
Une étape importante dans la protection de ces forêts est le calcul de la quantité de carbone qu’elles emmagasinent, de façon à ce que le pays concerné puisse mieux surveiller ses forêts et ses émissions de CO2, et soit ainsi en mesure de prendre des décisions plus éclairées en matière de gestion et de postuler à des financements pour la mise en place de programmes de réduction de la déforestation. Cependant, il y a une pénurie générale de professionnels formés aux méthodes de comptabilisation du carbone dans la région.
La protection des forêts en Afrique centrale est essentielle dans la lutte contre le changement climatique. Photo d’Eva McNamara, Programmes internationaux du Service forestier des États-Unis.
Afin de renforcer les capacités de la région, les Programmes internationaux du Service forestier des États-Unis, en partenariat avec le Carbon Institute, travaillent en Afrique centrale à la formation et l’accompagnement de professeurs d’université et de responsables gouvernementaux engagés dans la protection des forêts et l’atténuation des effets des changements climatiques. Depuis 2015, avec le soutien du Programme régional pour l’environnement en Afrique centrale de l’Agence USAID et du Département d’État américain, ce partenariat a encadré et formé aux méthodes internationalement reconnues de comptabilisation du carbone terrestre plus de 75 professeurs, représentants gouvernementaux et partenaires techniques en Afrique centrale.
Le professeur Felix Koubouana, qui enseigne à l’Université Marien Ngouabi, en République du Congo, a été formé dans le cadre de ce programme et, maintenant, il enseigne lui-même ces méthodes à ses propres étudiants.
« C’est une immense opportunité pour notre pays, et pour la région, de maîtriser la comptabilisation du carbone terrestre », déclare le professeur Koubouana. « Pour mes étudiants, c’est l’occasion de faire de la recherche de pointe en utilisant ces méthodes. Leur travail est même pris en compte par le gouvernement au moment de prendre des décisions vitales en ce qui concerne les directives de gestion des forêts et des changements climatiques. Sans ces formations, cela ne serait jamais arrivé ».
Le directeur du Carbon Institute John-O Niles tient une conférence sur la comptabilisation du carbone devant des enseignants, des techniciens gouvernementaux et des partenaires techniques pendant un atelier de formation à Kisantu, en République démocratique du Congo. Photo d’Eva McNamara, Programmes internationaux du Service forestier des États-Unis.
Après chaque formation, les enseignants les plus efficaces sont choisis pour se joindre aux formations suivantes en tant que conférenciers, apportant ainsi un enseignement et un apprentissage continus. Le professeur Koubouana a récemment été choisi pour se rendre en République démocratique du Congo pour y enseigner lors d’un atelier de formation dédié aux enseignants d’université, représentants gouvernementaux et autres experts techniques locaux qui travaillent dans la gestion des ressources et des changements climatiques. La coordination entre les pays et les différentes parties prenantes concernées est une étape essentielle lors de la protection des forêts, et ces ateliers de formation permettent aux professionnels comme le professeur Koubouana de transmettre leur savoir et d’échanger des expériences et de possibles solutions.
L’approche de formation et d’accompagnement du Carbon Institute comprend un entrainement sur mesure et un programme d’études sur la comptabilisation du carbone terrestre adapté aux intérêts et besoins spécifiques de chaque pays, assortis d’approches méthodologiques spécifiques. Ces formations promeuvent la coopération Sud-Sud, l’échange et l’apprentissage par l’expérience. Leur objectif est que les professeurs et experts ayant reçu la formation soient ensuite dûment équipés pour former à leur tour la génération suivante de scientifiques et de leaders en matière de climat.
« Notre rêve est d’aboutir à la mise en place un centre d’enseignement permanent pour la région où les étudiants puissent venir pour un ou deux ans apprendre tous les différents aspects de la comptabilisation du carbone, » indique le professeur Koubouana. « Pour l’instant nous formons des enseignants qui partagent ensuite le savoir acquis avec leurs étudiants et collègues, mais nous aurions besoin en Afrique centrale de bien plus d’experts dûment formés à ces méthodes pour traiter le problème des changements climatiques. Je suis reconnaissant d’avoir eu l’opportunité de participer à ce programme et j’espère qu’il continuera de s’étendre dans les années à venir ».
Le professeur Felix Koubouana, deuxième en partant de la gauche, pause avec des collègues après avoir dicté un atelier de formation sur la comptabilisation du carbone à Kisantu, en République Démocratique du Congo, en mai 2018. Photo d’Olivia Freeman, Programmes internationaux du Service forestier des États-Unis.
Le Programme régional pour l’environnement en Afrique centrale de l’Agence USAID travaille depuis 1995 dans l’aide à la protection et préservation des forêts et de la biodiversité dans la région. Travailler de concert avec les gouvernements et les universités afin de renforcer les capacités en matière de comptabilisation du carbone est un point essentiel dans l’atténuation des effets des changements climatiques et dans la préservation des forêts du bassin du Congo. En tant que partenaire opérationnel, le Service forestier des États-Unis est résolu à faciliter des formations ciblées et orientées sur la mise en œuvre de solutions pour les pays d’Afrique centrale.









