La gestion du feu au service de la protection des forêts et des moyens de subsistance : Création et validation de plans de gestion des feux en République du Congo

« Le feu est une partie extrêmement importante de notre mode de vie » dit Paco Bockandza, Directeur général de l’Agence nationale des aires protégées de la République du Congo. « Les communautés utilisent les feux pour la chasse et l’agriculture depuis des années. Malheureusement, cela peut aussi s’avérer dangereux, et maintenant cela détruit nos forêts et la faune unique qu’elles renferment ».

Isaac Moussa, coordinateur national d’USFS en République du Congo, a commencé la réunion de validation du planification de gestion des feux en donnant un aperçu de la façon dont le plan a été créé. Photo par Eva McNamara, U.S. Forest Service International Programs.

Le Plateau Batéké, une mosaïque forêt-savane en Afrique centrale, possède l’un des taux les plus élevés au monde de fréquence de foudre. Les fréquentes tempêtes, couplées à des pratiques traditionnelles de gestion des terres qui emploient souvent le feu comme outil mais sans contrôles suffisants, peuvent générer des incendies incontrôlés, ravageant maisons, fermes et aires protégées. Cependant, manié prudemment, le feu peut servir à l’entretien des pâturages, à la chasse et au renouvellement des terres agricoles sans présenter un risque pour les forêts, les plantations et les villages.

Les Programmes internationaux du Service forestier des États-Unis, avec le soutien du Programme régional pour l’environnement en Afrique centrale, de l’Agence américaine pour le développement international (USAID), travaillent avec des représentants des communautés, des directeurs d’aires protégées et des représentants du gouvernement congolais à l’élaboration de plans de gestion des feux. Une initiative conjointe de la Wildlife Conservation Society, l’Université d’Édimbourg et l’Université Marien Ngouabi de Brazzaville, a été lancée en 2014 pour étudier l’impact des incendies et collecter d’importantes données sur la façon dont la gestion des feux à grande échelle pourrait aider à la réduction des émissions de carbone et à la conservation des forêts et des aires protégées.

La ministre de l’économie forestière Rosalie Matondo (deuxième à partir de la gauche) et l’ambassadeur des États-Unis en République du Congo Todd Haskell (au centre) posent pour une photo après la cérémonie de validation. Photo par Eva McNamara, U.S. Forest Service International Programs.

Prenant appui sur ce travail de terrain, et dans l’effort de promouvoir l’usage durable des feux, le Service forestier des États-Unis, en partenariat avec neuf agences gouvernementales nationales, quatre organisations internationales et non gouvernementales locales, les préfectures locales, les maires, des groupes de femmes et des membres des communautés, a établi un comité de pilotage chargé de développer un plan de gestion des feux dans des aires protégées en collaboration avec les communautés dans et autour de la Réserve Léfini dans la partie sud centrale du pays. Ce comité a incité les partenaires locaux et nationaux à exprimer leurs besoins concernant la gestion du feu dans cette zone, du fait que l’utilisation du feu s’inscrit dans les pratiques locales de gestion des terres mais peut présenter une menace aux aires protégées. Le processus a abouti à un plan de gestion des feux dans des aires protégées, qui a été validé par le comité et adopté lors d’une cérémonie en présence de la Ministre de l’économie forestière Rosalie Matondo et de l’Ambassadeur des États-Unis en République du Congo, Todd Haskell, en juillet 2018.

« On n’a jamais créé et validé un plan de gestion des feux de cette façon », déclare le Directeur général Bockandza. « C’était très important pour nous de démarrer ce projet en contactant les communautés rurales et autochtones qui dépendent des feux pour leur subsistance. Sans leur participation et leur accord, ces plans de gestion des feux pourraient être créés mais ne seraient jamais mis en œuvre ». Le gouvernement cherche désormais à reproduire le processus dans d’autres parties du pays, avec pour objectif la création d’un plan national de gestion des feux intégré dans les directives de la politique forestière nationale. Le Service forestier des États-Unis continuera à soutenir l’élaboration de politiques nationales de gestion des feux qui reflètent le besoin de préserver les forêts et les terres, mais aussi celui de soutenir et protéger les moyens de subsistance locaux.

Un feu brûle au loin à l’extérieur de Djambala. Photo par Eva McNamara, U.S. Forest Service International Programs.

Le Programme régional pour l’environnement en Afrique centrale de l’Agence USAID travaille depuis 1995 dans l’aide à la protection et préservation des forêts et de la biodiversité dans la région. Aider les gouvernements à établir des plans pratiques et viables de gestion des feux est un pas important dans la préservation des aires protégées et la gestion durable des territoires et des zones agricoles. En tant que partenaire opérationnel, le Service forestier des États-Unis est déterminé à œuvrer dans la région pour soutenir une planification intégrale et impulsée par les communautés de la gestion des feux.

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