Partage D’expérience Entre Pays Riverains Du Bassin Du Congo Pour Améliorer Les Systèmes De Suivi Des Forêts
Dans le bassin du Congo qui s’étend au cœur de l’Afrique centrale, les gouvernements nationaux s’échangent les enseignements tirés de leurs expériences respectives dans un effort commun d’amélioration de leurs Systèmes nationaux de suivi des forêts, en vue d’accéder aux programmes de paiement pour les réductions des émissions. Ces programmes, dont fait partie REDD+ (Programme de réduction des émissions issues de la déforestation et de la dégradation des forêts), sont des démarches internationales et interinstitutionnelles de lutte contre les changements climatiques.
La forêt du bassin du Congo est la deuxième plus grande forêt tropicale du monde. Elle s’étend sur six pays et regorge de richesses floristiques et faunistiques. La biodiversité et les services écosystémiques qu’elle rend contribuent directement à la subsistance de 75 millions de personnes. Le carbone absorbé et stocké par cette immense zone boisée régule le climat régional avec d’évidentes ramifications en matière de changements climatiques à l’échelle mondiale.
En mai 2021, la République du Congo a signé un accord d’Achat de crédits de réductions d’émissions, qui est un contrat passé entre deux ou plusieurs instances pour vendre et acheter des crédits-carbone. Le solide système de suivi des forêts mis en place au niveau national était l’une des conditions d’éligibilité à ce type d’accord. Le Cameroun, de son côté, ne possède pas encore un système suffisamment performant de surveillance forestière. Pour se qualifier à l’achat et la vente de crédits-carbone, il est exigé des pays qu’ils effectuent un suivi efficace des changements du couvert des sols forestiers et des émissions de gaz à effet de serre qui en découlent. Dans ses efforts pour remplir ces conditions, le Cameroun a reçu l’aide de la République du Congo voisine, pour évaluer les lacunes de son système de suivi forestier.
Experts techniques de la République du Congo et du Cameroun réunis pour échanger les leçons tirées de la création de leurs Systèmes nationaux de suivi des forêts.
En janvier 2021, le Centre national d’inventaire et d’aménagement des ressources forestières (CNIAF) de la République du Congo a envoyé une équipe d’experts pour travailler avec les techniciens camerounais à l’évaluation de quatre domaines essentiels pour améliorer le suivi des forêts du Cameroun : les dispositifs institutionnels ; les politiques et décisions structurelles ; les méthodes de mesure et d’estimation ; et l’établissement de rapports et la vérification. Ces équipes ont utilisé un outil appelé REDDcompass pour explorer les différents thèmes, concepts et activités qui participent au développement d’un Système national de suivi des forêts.
« Ce processus nous permet de bénéficier d’un apprentissage indispensable pour finaliser les travaux en cours mais aussi pour renforcer notre approche en vue des travaux qu’il reste à entreprendre. Après cet atelier collaboratif, nous continuerons à travailler de concert avec tous nos partenaires pour appliquer ce que nous avons appris ici ». Timothé Kagonbé – Référent changements climatiques du Ministère camerounais de l’environnement et Coordinateur national pour la NDC, les 3e Communications nationales et REDD+.
La Cameroun travaille désormais à combler les lacunes identifiées grâce à l’évaluation REDDcompass. Face aux défis à venir, les deux pays reconnaissent l’utilité de la coopération régionale pour apprendre de leurs expériences respectives et tirer profit des expertises développées par chacun, dans l’optique d’œuvrer ensemble au renforcement de la gestion et de la conservation des forêts du bassin du Congo.
« Cet atelier a permis un échange d’une grande richesse. Il a été l’occasion d’apprendre ce que les autres ont accompli… et cela contribue à une amélioration permanente des Systèmes nationaux de suivi des forêts des deux pays ». Destin Loge Lokegna, Gérant de la base de données de l’Unité MRV, CNIAF, République du Congo.
Les programmes internationaux du Service forestier des États-Unis soutiennent les gouvernements du Cameroun, de la République démocratique du Congo et de la République du Congo dans l’amélioration de leurs systèmes nationaux, afin de renforcer leurs capacités de mesure, de surveillance et d’établissement de rapports concernant les émissions issues des forêts et d’autres secteurs ayant trait à l’utilisation des sols.
Le programme interinstitutionnel américain SilvaCarbon, le programme de collaboration climatique du Département d’État et le Programme régional pour l’environnement en Afrique centrale de l’agence USAID apportent leur soutien aux efforts du Service forestier.







