Identifier le Bois pour Lutter contre l'Exploitation Forestière Illégale : des Techniciens Gabonais se rendent en Oregon pour un voyage d'étude avec l'USFS

Lorsque nous marchons dehors, les arbres qui nous entourent nous disent ce qu’ils sont. Les feuilles, les fruits et l’écorce nous aident à identifier les différentes espèces, mais lorsque ces caractéristiques d’identification sont supprimées, est-il encore possible d’identifier une espèce d’arbre, même à partir d’un minuscule morceau de bois ?

Des laboratoires comme le Wood Identification and Screening Center du Service Forestier des États-Unis, également connu sous le nom de WISC, le font tous les jours, en utilisant Direct Analysis in Real Time (DART) Time-of-Flight Mass Spectrometry (TOFMS) la Spectrométrie de Masse à Temps de Vol (TOFMS) de l’Analyse Directe en Temps Réel (DART) pour identifier les échantillons de bois. Cette technologie nous permet de voir « l’empreinte chimique » d’un échantillon de bois, qui peut ensuite être comparée dans des bases de données qui ont catalogué les espèces d’arbres poussant aux États-Unis et dans le monde entier.

En route pour la forêt au Gabon. Photo d’Eva McNamara, U.S. Forest Service International Programs.

Cette technologie aide les forces de l’ordre à lutter contre le commerce illégal du bois dans le monde. Pour garantir que les ressources forestières sont écologiquement et économiquement saines, les pays veulent savoir que le bois qu’ils importent et exportent a été récolté légalement. Des laboratoires comme le WISC peuvent tester des échantillons de bois suspects, soit pour confirmer qu’ils proviennent d’une source légale, soit pour identifier le bois qui a été récolté illégalement, afin de poursuivre les personnes impliquées. Ils peuvent également aider à créer des « empreintes chimiques » d’espèces rares qui n’ont pas encore été cataloguées, afin de constituer une base de données complète des espèces dans chaque pays.

La lutte contre le trafic de bois illégal est un effort mondial, et l’USFS a établi un partenariat avec le Ministère des Eaux et Forêts, des Mers et de l’Environnement du Gabon pour le soutenir dans ses efforts visant à faire respecter le commerce légal et l’exportation du bois cultivé au Gabon. L’USFS a travaillé avec des procureurs, des juges et des agents forestiers pour mettre en place de solides réseaux d’application. Dans le cadre de cet effort, l’USFS aide le ministère à acquérir un spectromètre de masse qui sera utilisé au port d’Owendo pour aider à identifier les marchandises illégales avant qu’elles ne quittent le pays.

Ce spectromètre de masse sera le premier à arriver dans le pays, et sera conservé dans un environnement à température contrôlée, bien ventilé et régulièrement entretenu par des experts.

Pour préparer l’arrivée du spectromètre de masse, trois techniciens Gabonais se sont rendus au laboratoire de la WISC à Ashland, dans l’Etat d’Oregon, en août 2022. Rejoints par des collègues du Vietnam et du Pérou, ils ont entrepris une formation de deux semaines sur le fonctionnement et la maintenance générale du spectromètre de masse, la collecte et l’interprétation des données, ainsi que l’analyse multivariée et la création de modèles.

Therence BESSAYI FOUMBANGOYE prépare des échantillons de bois pendant le voyage d’étude. Photo by Kimberlee Hudson.

Thérèse BESSAYI FOUMBANGOYE a une formation en génie électrique et considère cette technologie comme une opportunité et une ressource pour le Gabon, mais aussi pour les pays voisins. « J’aimerais aider le Ministère des Eaux et Forêts grâce à l’outil DART à améliorer le commerce du bois et à établir le Gabon comme une référence en Afrique Subsaharienne pour l’identification du bois. »

 « L’utilisation de DART-TOFMS dans le travail de l’analyse des molécules de bois d’essences Gabonaises pour une différenciation des essences de bois mal connues se présente à moi comme une grande opportunité dans mon travail », déclare Roland Jacks EKILA, qui est ingénieur chimiste et enseigne la chimie à l’École Nationale des Eaux et Forêts de Libreville.

« Cette formation nous a permis de découvrir un nouvel outil dans l’identification du bois. J’ai beaucoup apprécié la formation, car elle était basée sur mon domaine de travail, l’analyse chimique des molécules du bois. Cette formation m’a permis de comprendre comment déterminer le profil moléculaire d’une essence de bois et comment appliquer l’utilisation d’un logiciel spécifique. »

Alors que les experts se préparent à l’arrivée du spectromètre de masse au début de l’année prochaine, ils espèrent effectuer un autre voyage d’étude pour visiter, apprendre et échanger avec leurs collègues du laboratoire WISC en Oregon. D’ici là, ils continuent à travailler à distance avec le personnel de l’USFS à WISC pour préparer l’espace au port pour l’arrivée de la machine, et pour cataloguer les espèces rares endémiques du Gabon.

Wendy Paola Janampa Arroyo (Pérou), Therence BESSAYI FOUMBANGOYE (Gabon), Roland Jacks EKILA (Gabon), Daniele Cunha (Brésil), Keichia Chalane (Gabon), et John Albert Bartolo Cuba (Pérou) posent pour une photo pendant le voyage d’étude. Photo par Kimberlee Hudson.

Le programme de l’U.S. Forest Service pour l’Afrique Centrale collabore avec le gouvernement Gabonais et le Ministère Américain de la Justice pour renforcer les capacités des ministères, des forces de l’ordre et des responsables forestiers à lutter contre l’exploitation illégale des forêts. Ces programmes sont soutenus par le Bureau des Océans et des Affaires Environnementales et Scientifiques Internationales (OES) du Département d’État Américain, l’USAID et le Bureau des Stupéfiants Internationaux et de la Répression (INL) du Département d’État Américain). 

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